vendredi 13 juin 2014

Tableau comparatif des frais annuels d’information aux cautions

Banque
Montant des frais de lettre d’information aux cautions
HSBC (Particuliers)
20 € / engagement
HSBC (Professionnels)
55 € minimum / engagement
HSBC (Entreprises)
57 €
CIC (Particuliers)
Non indiqué dans la brochure tarifaire
CIC (Professionnels)
43 €
CIC (Entreprises)
43 €
BNP Paribas (Particuliers)
47 € / Caution, pour les prêt >200.000 €
BNP Paribas (Professionnels)
49 € / Caution
BNP Paribas (Entreprises)
49 € / Caution
Crédit Mutuel Ile de France (Particuliers)
Non indiqué dans la brochure tarifaire
Crédit Mutuel Ile de France (Professionnels)
1 à 3 lettres : 44 €
4 à 9 lettres : 110 €
10 lettres et plus : 220 €
Société Générale (Particuliers)
Non indiqué dans la brochure tarifaire
Société Générale (Professionnels)
43 € / lettre
Société Générale (Entreprises)
43 €
Crédit Agricole Ile de France (Particuliers)
Non indiqué dans la brochure tarifaire
Crédit Agricole Ile de France (Professionnels)
46,92 €
Crédit Agricole Ile de France (Entreprises)
46,92 €
Caisse d’épargne (Particuliers)
Gratuit
Caisse d’épargne (Professionnels)
Non indiqué dans la brochure tarifaire
Caisse d’épargne (Entreprises)
Gratuit

N'hésitez pas à nous faire part dans la partie commentaires ci-après des frais qui ont pu vous être prélevés et ceux que vous avez pu négocier.

A lire également : La commission d'actualisation



Comment négocier les frais de lettre d’information aux cautions ?

Après avoir vu à quoi correspondent les frais de lettre d'information aux cautions, nous vous proposons de voir comment les négocier auprès de votre banque.

En effet, depuis que les banques ont perçues la facilité de percevoir des frais pour la moindre intervention de leur part les idées pour tirer de nouvelles sources de revenus fusent.


Des frais à négocier avant la mise en place du financement

Le meilleur moyen pour négocier des frais c’est encore … de négocier qu’il n’y ait pas de frais…

Le plus simple est en effet de négocier dès l’étude du dossier de financement qu’il n’y ait pas de frais de lettre d’information aux cautions.
Le plus simple dans ce cas est de faire porter dans les conditions particulières du financement un article disposant : « il ne sera pris aucun frais au titre de l’information annuelle des cautions pour toute la durée du financement ».
Cette rédaction est tout à fait possible, au même titre que vous pouvez demander « qu’aucune pénalité ne sera prise en cas de remboursement anticipé sauf rachat par la concurrence » pour un prêt immobilier. Toute disposition indiquée dans les conditions particulières vaut contrat et la banque est liée par ce qu’elle a signé.

Ainsi, si d’aventure la banque venait à prendre tout de même des frais au titre de ces lettres, il vous suffirait de communiquer la copie du contrat pour en demander le remboursement immédiat.


Demander le remboursement des frais à titre commercial

Si vous êtes un bon client de votre banque et que vous avez omis de négocier ces frais avant la mise en place du financement, vous pouvez négocier à postériori avec votre conseiller chaque année l’extourne de ces frais.
Mais ne vous leurrez pas, il y aura bien un jour ou cela deviendra de plus en plus compliqué : le conseiller changera, la politique en matière d’extourne de l’établissement ne sera plus la même…
Bref, il faudra sûrement que vous vous armiez  de patience afin de récupérer ce montant.

En cas de refus de l’agence : écrire

Si votre agence ne veut pas entendre vos réclamations ou si elle n’y donne pas suite il ne vous reste qu’une solution : faire votre demande par courrier recommandé en joignant une copie au médiateur de l’établissement.

Afin de vous aider nous avons mis ci-après un modèle de courrier.

« Monsieur le Directeur,
J’ai constaté que votre établissement nous a facturé des « frais pour information des cautions ».
Les frais bancaires doivent répondre à des services et non des obligations légales et c’est ainsi que la lettre annuelle d’information des cautions ne doit pas faire l’objet d’une quelconque facturation.
En effet, cette obligation est une disposition d’ordre public introduite par une ordonnance n°2005-429 du 6 mai 2005 et codifiée à l’article L313-22 du code monétaire et financier. Les banques ne doivent pas tarifer l’envoi de leur lettre annuelle d’information puisqu’il s’agit d’une obligation et non d’une prestation de services.
En conséquence, nous vous demandons de bien vouloir nous rembourser les sommes prélevées à tort et vous trouverez jointes à la présente copies des deux factures.
Dans cette attente,
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes salutations distinguées. »

Afin de vous faire une idée des frais que peut vous prendre votre banque nous vous proposons de retrouver un comparatif des frais de lettre d'information aux cautions (ici).



Les frais de lettre d'information aux cautions

Vous vous êtes porté caution pour le prêt étudiant de votre petit dernier ? Ou pour le prêt immobilier réalisé via votre SCI ? Ou encore pour le financement mis en place pour votre entreprise ? Alors peut-être avez-vous fait la douloureuse expérience de voir passer un an après la mise en place du financement une ligne de frais intitulée « Lettre d’information aux cautions ».



Mais savez-vous seulement à quoi correspond cette facturation ?
Peut-elle être négociée ? Et comment la négocier ?

A quoi correspondent les frais de lettre d’information aux cautions ?


Les banques et tous les établissements de crédit ont l’obligation d’informer chaque année avant le 31 mars les personnes qui se sont portées caution d’un financement consenti à un emprunteur qu’il soit un particulier (article L341-6 du Code de la consommation) ou un professionnel (article L313-22 du Code monétaire et financier) de leur préciser le montant restant dû au 31 décembre de l’année précédente. Cette obligation est généralement formalisée par la production d’un courrier simple qui est adressé à la caution.

La lettre d’information aux cautions reprend généralement en plus du capital restant dû au 31 décembre de l’année précédente : le montant d’origine du prêt consenti, le taux nominal appliqué, la date de l’échéance finale et le nom du bénéficiaire du crédit.

Les frais de lettre d’information aux cautions sont pris sur le compte de la personne ou de l’entreprise qui a souscrit le concours financier. Ainsi si vous vous êtes porté caution de votre enfant pour son prêt étudiant, c’est sur son compte que la commission sera prise. Idem si vous vous êtes porté caution dans le cadre d’un prêt réalisé par votre SCI, ou d’une autorisation de découvert consentie à votre entreprise. Mais attention : il y a autant de ligne de frais prises qu’il y a de caution au prêt.

Exemple : 
Monsieur et Madame Dupont décident d’acquérir une petite résidence secondaire via une SCI avec leurs 3 enfants. Ils décident de financer une partie de l’acquisition via un prêt immobilier auprès de leur banque habituelle. Les parents et les enfants acceptent de donner leur caution personnelle dans le cadre du financement, d’autant que la situation de chacun d’entre eux leur permet de rembourser sans aucune difficulté le crédit.
Au mois d’avril de l’année suivante chacune des cautions reçoit à l’adresse qu’elle avait indiqué la concernant un courrier lui faisant état du capital restant dû sur le prêt de la SCI pour laquelle elle s’est portée caution.
Monsieur Dupont qui s’occupe de la comptabilité de la SCI constate sur son relevé bancaire du même mois d’avril 5 lignes de frais de 45 € chacune correspondant aux frais de lettre d’informations aux cautions (5*45 = 225 €). Et ce montant sera facturé chaque année tant que durera le crédit. Si celui-ci dure 20 ans la facture risque d’être importante : 20*225 = 4.500 € à rajouter au coût total du crédit.

La banque peut-elle tarifer des frais annuels de lettre d’information aux cautions ?


La réponse à cette question reste délicate. Si la banque a prévu contractuellement (c'est-à-dire dans le contrat de prêt) la prise annuelle de tels frais, alors ceci s’impose aux parties. Cependant il est rare de constater la présence d’information concernant ces frais dans la documentation pré-contractuelle ou dans les tableaux récapitulatifs des offres. De plus, ces frais ne sont pas intégrés dans le calcul du TEG (Taux Effectif Global) du crédit alors même qu’il s’agit de frais liés au crédit et dont la facturation est connue à l’avance.

Néanmoins, si aucune information pré-contractuelle n’a été donnée au client ou si aucune stipulation du contrat de prêt ne mentionne cette commission le client est en droit d’en demander la suppression.
Par ailleurs, l’un des autres arguments que l’on peut avancer est que les frais bancaires doivent répondre à des services et non des obligations légales, or la lettre annuelle d’information des cautions est une obligation pour l’établissement de crédit  introduite par une ordonnance n°2005-429 du 6 mai 2005 et codifiée à l’article L313-22 du code monétaire et financier qui dispose :

« Les établissements de crédit ayant accordé un concours financier à une entreprise, sous la condition du cautionnement par une personne physique ou une personne morale, sont tenus au plus tard avant le 31 mars de chaque année de faire connaître à la caution le montant du principal et des intérêts, commissions, frais et accessoires restant à courir au 31 décembre de l'année précédente au titre de l'obligation bénéficiant de la caution, ainsi que le terme de cet engagement. Si l'engagement est à durée indéterminée, ils rappellent la faculté de révocation à tout moment et les conditions dans lesquelles celle-ci est exercée.
Le défaut d'accomplissement de la formalité prévue à l'alinéa précédent emporte, dans les rapports entre la caution et l'établissement tenu à cette formalité, déchéance des intérêts échus depuis la précédente information jusqu'à la date de communication de la nouvelle information. Les paiements effectués par le débiteur principal sont réputés, dans les rapports entre la caution et l'établissement, affectés prioritairement au règlement du principal de la dette. »

On notera ici que l’obligation d’informer les cautions est avant tout une obligation faite aux banques afin de préserver leurs intérêts financiers vis-à-vis de la caution et du débiteur. Une banque qui n’informerait pas les cautions de manière annuelle risquerait de perdre les intérêts dus sur la période écoulée si le débiteur ne règle pas ses échéances.
En somme le client paye pour que la banque soit assurée de toucher ses intérêts…

Par ailleurs, autre point important : alors que la banque est tenue par le taux qu’elle a accordé pour le crédit (taux fixe ou taux variable indexé sur un taux de référence), rien ne lui interdit de modifier de manière unilatérale le montant des frais de lettre d’information aux cautions. Ainsi, un établissement qui prendrait 15 € une année pour ce type d’intervention pourrait très bien augmenter son tarif pour le passer à 30 € et ainsi enregistrer une augmentation de 100% de sa facturation…
Par ailleurs, ces modifications ne sont pas intégrées dans le calcul du TEG du crédit dont le coût global peut ainsi fortement varier.
Cette question portant sur des montants que l’on peut imaginer très importants et représentant un enjeu majeur tant pour les banques que pour les consommateurs, certains hommes politiques courageux ont eu le mérite de mettre le débat sur la place publique.
Ainsi, Monsieur Louis Souvet (Doubs - UMP) a dans une question écrite n°16170 (publiée dans le JO Sénat du 20/06/1996 - page 1491) interrogé le gouvernement sur l’encadrement de cette facturation : « M. Louis Souvet attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur l'importance des frais prélevés à l'occasion de l'information par les établissements bancaires vis-à-vis des cautions. Cette obligation n'a pas donné lieu à un chiffrage précis de la part des pouvoirs publics et laisse de ce fait la place à de nombreux abus. Il demande si pour éviter de tels abus le Gouvernement entend instituer une limite quant à la facturation d'une telle information, par ailleurs nécessaire. »

La réponse du Ministère de l’économie (publiée dans le JO Sénat du 29/08/1996 - page 2219) fut la suivante : « L'article 48 de la loi no 84-148 du 1er mars 1984 impose aux établissements de crédit qui ont accordé un concours financier sous la condition d'un cautionnement de faire connaître chaque année à la caution le montant des engagements garantis. Ceux-ci doivent préciser le montant du principal, des intérêts, commissions, frais et accessoires restant à courir. L'envoi annuel d'une telle information à la caution est générateur de frais de recherche et de gestion non négligeables pour les établissements de crédit. Par ailleurs, le fait que l'obligation soit imposée par la loi n'est pas en soi un élément de nature à rendre injustifiée la facturation du service rendu. Bien que les établissements de crédit soient libres de facturer les services rendus aux cautions comme à leur clientèle, ils doivent respecter les dispositions de l'article 7 du décret du 24 juillet 1984 relatif à l'activité et au contrôle des établissements de crédit, qui dispose que " les établissements de crédit sont tenus de porter à la connaissance de leur clientèle et du public les conditions générales de banque qu'ils pratiquent pour les opérations qu'ils effectuent ". Cette obligation d'information préalable s'applique à toutes les opérations de banque ; elle est la contrepartie nécessaire de la liberté de facturation des services bancaires. Le Gouvernement n'entend pas revenir sur le principe de la liberté de facturation de ces services, puisque celle-ci a comme corollaire le développement de la concurrence et la transparence des conditions de banque »

La lecture entre les lignes de cette réponse permet de voir à quel point le lobbying des banques a été important. Dire que l’envoi annuel d'une telle information à la caution est générateur de frais de recherche et de gestion non négligeables pour les établissements de crédit pouvait peut être encore passer en 1996. Mais l’informatisation des banques et l’automatisation des systèmes font que les recherches sont aujourd’hui nulles ou quasi nulles et qu’il ne reste plus aux banques que les frais d’affranchissement et d’édition.
Certes l’information annuelle permet à la caution de prendre connaissance de l’état du financement pour lequel elle a donné son engagement, mais elle permet surtout à la banque de l’appeler en règlement des intérêts impayés si le débiteur fait défaut.
On peut donc considérer que la banque devrait au pire faire supporter les frais d’affranchissement et adresser ledit courrier en recommandé au lieu d’un simple courrier simple. Qui peut sinon affirmer que la caution a été valablement informée ?

Désormais que vous savez que votre banque peut prendre ces frais vous devez vous poser la question de leur négociation ou de leur annulation (si vous avez déjà dû les supporter).

jeudi 8 mai 2014

Retraite : ce qu’il faut faire pour la préparer

Pourquoi réaliser une étude de votre situation personnelle ?
Il est essentiel vous l’aurez compris de préparer votre retraite. A votre cessation d’activité, votre train de vie va dépendre de votre pension de retraite et de ce que vous aurez mis en place pour la compléter. L’étude de votre situation personnelle va vous permettre :
  1. D'estimer le montant de cette pension.
  2. De décider du montant que vous devez épargner pour la compléter d’une part et pour vous constituer un capital d’autre part.

Car parlons franchement, savez-vous quel montant de retraite vous allez percevoir ?
Vous avez 30 ans, vous êtes aujourd’hui salarié non cadre, vous touchez 2000 € nets par mois et vous estimez que vous allez toucher environ 80% de votre rémunération à la retraite (1600 €) ?
Alors sachez que vous en êtes loin… 70% ? ça pourrait correspondre à ce que touchent vos parents retraités, mais presque… 64% ! C'est-à-dire 1280 € de retraite par mois, soit une perte de 720 € par rapport à votre salaire. Et encore, ceci n’est basé que sur les taux de remplacement actuels. Autant dire que vous devez viser un montant encore plus bas !

Imaginons maintenant que vous êtes cadre, que vous avez toujours 30 ans et que vous touchez 3000€ par mois. Vous vivez bien mais sans chichi. Vous êtes aujourd’hui serein car vous vous dites que vous cotisez à la fois à l’Arrco et à l’Agirc et que cela ma foi doit vous permettre d’avoir une meilleure retraite…
Vous êtes cependant réaliste et vous vous dites compte tenu de l’exemple ci-dessus que vous ne devez pas viser les 80% de taux de remplacement, mais qu’un 70% serait très bien. 70% dites-vous ? Non… Alors au moins 64% comme les non-cadres ! Non, désolé j’aimerai bien mais c’est beaucoup moins… 60%... 50%... Vous vous dites que vous ne pouvez pas toucher moins de 50% de ce que vous gagnez aujourd’hui ! Et bien Si !! Visez un taux de remplacement de 42% soit 1260 € par mois dans l’exemple ci-dessus !
Je vous laisse peut-être quelques secondes afin de reprendre vos esprits…

Vous l’aurez compris, il est loin le temps où les taux de remplacement de la génération née à la sortie de la seconde guerre mondiale étaient de 83% pour les non-cadres et de 64% pour les cadres.



Vous donner les moyens de préparer votre retraite
Vous devez compléter votre pension de retraite en vous constituant, pendant que vous êtes en activité, une rente qui vous sera versée à vie. En effet, viser simplement à se constituer un capital pourrait se révéler extrêmement dangereux. Que se passerait-il si vous avez le malheur de vivre plus vieux que ce que vous escomptiez ? « Désolé Madame, désolé Monsieur, vous aviez opté de vivre seulement 20 ans après votre départ en retraite et je constate que vous arrivez à 90 ans et que vous avez consommé votre capital…  Je propose à Madame de reprendre un poste de caissière chez Carrefour et à Monsieur de retravailler chez MacDo comme lorsqu’il était étudiant… ». Cela vous fait rire ? Cela pourrait pourtant vous faire pleurer dans 30 ou 40 ans si vous avez aujourd’hui 40 ou 50 ans…
Je suis pessimiste ? défaitiste ? alarmiste ? Non, juste réaliste…

Si la constitution d’une rente est indispensable, vous devez également vous constituer une épargne de précaution sous forme d’un capital pouvant être facilement utilisé vous pourrez en avoir besoin pour faire face à d’éventuels imprévus. Personnellement je connais peu de banques qui iraient financer le réaménagement complet d’une salle de bain pour la rendre accessible à une personne âgée lorsque l’emprunteur à 70 ou 75 ans…
Vous me faites remarquer que votre capacité d’épargne n’est pas extensible ? Ce n’est pas forcément un problème. C’est là très exactement ou des véritables professionnels de la gestion de patrimoine peuvent vous aider (je ne parle pas là du conseiller bancaire dont le seul rôle est de vous un produit et non du conseil).

Enfin, et on ne le dira jamais assez, faites tout pour être propriétaire de votre résidence principale à la retraite ! Plus de loyer, plus de remboursement de prêt : c’est autant en moins que vous avez à dépenser par mois.

Quelques cas de figures d’épargne pour combler votre perte de revenus à la retraite
Voici en fonction de votre âge l’épargne mensuelle que vous devez réaliser pour conserver vos revenus dans le cas d’une retraite à 65 ans. Cette étude a été réalisée par le journal L’Expansion dans son édition de décembre 2011. La simulation a été réalisée sur le logiciel de la société Harvest. Les hypothèses retenues sont les suivantes : début de carrière à 20 ans avec un salaire de 30 000 € brut, rendement de l’épargne de 3% par an, croissance des revenus de 1,5% par an.

Age du début de l’épargne
Salaire annuel brut
Perte de revenu à la retraite
Epargne mensuelle nécessaire pour maintenir ses revenus
25 ans
37 500 €
1 240 €/mois
360 €
35 ans
45 000 €
1 340 €/mois
596 €
45 ans
60 000 €
1 640 €/mois
1 245 €
55 ans
70 000 €
1 990 €/mois
1 691 €

Pourquoi réaliser une étude de votre situation personnelle ?
Chaque carrière est unique et nécessite une analyse approfondie et personnalisé. Seul un professionnel est à même de vous accompagner et de vous conseiller. Fuyez pour cela les solutions vendues par les banques : trop chères, trop chargées en frais, peu souples, pas évolutives, standardisées et pas sur-mesure en fonction de votre cas unique. Et surtout, pas de réel conseil mais juste de la vente de produits…

L’étude doit prendre en compte la reconstruction de votre carrière, l’état de votre patrimoine à ce jour, vos charges incompressibles, votre capacité d’épargne, votre situation familiale, votre fiscalité… Il s’agit d’un véritable travail qui peut prendre plusieurs heures de préparation en amont à votre conseil avant de vous rendre une étude et ses préconisations.

Conseils
Préparer votre retraite le plus tôt possible : cela permet, pour un montant identique, de réduire de deux tiers l’effort d’épargne à fournir par rapport à quelqu’un qui commence à s’en soucier après 50 ans.

Vous n’avez pas commencé à préparer votre retraite ? dîtes-vous qu’il n’est jamais trop tard. Pensez que votre capacité d’épargne augmente avec le temps. Souvent après 55 ans, on a fini de rembourser son crédit immobilier et les enfants ne sont plus à charge. Et vous avez aussi plus de temps pour préparer votre retraite qui est prise de plus en plus tard.

Faites un point tous les 3 ou 4 ans sur les solutions mises en place : les règles concernant les régimes obligatoires changent de plus en plus fréquemment comme l’attestent les 4 grandes réformes depuis 1993. Vous faire conseiller pour aménager les dispositifs que vous avez mis en place est indispensable.

Faites un point tous les ans sur la gestion financière de votre épargne : si votre épargne n’est pas correctement rémunérée, vous ne faites qu’un pas vers votre retraite et pas le chemin en entier.


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* Données obligatoires


Les impacts de la réforme des retraites de 2014

La retraite ou le monde des bonobos :
Connaissez-vous les bonobos ? C’est trois petits singes dont l’un se cache les yeux, l’autre les oreilles et le dernier la bouche. Et bien il s’agit d'une parfaite image pour illustrer la situation des retraites en France aujourd’hui :
  • les français ne veulent pas voir qu’il faut qu’ils constituent eux-mêmes leur retraite,
  • les partenaires sociaux ne veulent entendre parler d’aucune réforme,
  • et les politiques ne veulent pas en parler pour éviter de faire des vagues…

Tout le monde s’accorde à le dire, tout le monde le sait, mais personne ne bouge.

Le système actuel des retraites basé sur le régime par répartition est en péril pour deux raisons principales :
  • D’une part l’allongement de la vie qui a pour conséquence l’augmentation de la durée de versement des retraites. En effet, selon une source de l’INSEE, en 2010 l’espérance de vie augmentait en 1 an de 4 mois tant pour les hommes (78,1 ans) que pour les femmes (84,8 ans).
  • D’autre part le déséquilibre croissant entre le nombre de retraités et le nombre d’actifs. Alors qu’il y avait 2,2 actifs pour 1 inactif de 60 ans ou plus en 2005 selon une source INSEE, on n’en compterait plus que 1,4 en 2050…

En moins de 20 ans, 4 grandes réformes des retraites se sont succédées. Tous les experts s’accordent pour dire que la réforme de 2014 ne sera pas la dernière ! En effet, aucun politique à ce jour ne veut prendre les mesures qui seraient nécessaires mais qui seraient extrêmement impopulaires. Cependant à vouloir toujours reculer les décisions à plus tard, nous risquons de nous retrouver très rapidement dans une situation explosive où il faudra diviser le montant des pensions ou rallonger encore plus les durées de cotisations Car que se passera-t-il en 2050 ? A 1,4 actif pour 1 retraité et à cotisations constantes, le montant des pensions ne représenterait plus que 60% de celles versées actuellement.
Il devient donc dangereux d’attendre après l’état et les caisses de retraites pour s’assurer d’un montant minimum de pension. Il est donc impératif, pour maintenir votre niveau de vie à la retraite, de mettre en place des solutions individuelles.

Les nouveautés de la réforme des retraites 2014 :
Allongement progressif de la durée de cotisation
La durée de cotisation passera progressivement à 43 ans d’ici 2035 pour les salariés. Ce passage va se réaliser au fur et à mesure en fonction des différentes tranches d’âges.
Le tableau ci-après vous permet de voir la durée de cotisation nécessaire pour pouvoir prendre votre retraite en fonction de votre année de naissance.
Année de naissance
Durée de cotisation
1958 – 1959 – 1960
41 ans et 3 trimestres
(soit 167 trimestres)
1961 – 1962 – 1963
42 ans
(soit 168 trimestres)
1964 – 1965 – 1966
42 ans et 1 trimestre
(soit 169 trimestres)
1967 – 1968 – 1969
42 ans et 2 trimestres
(soit 170 trimestres)
1970 – 1971 – 1972
42 ans et 3 trimestres
(soit 172 trimestres)
1973 et les générations suivantes
43 ans
(soit 172 trimestres)

Hausse du montant des cotisations vieillesse
La hausse sera progressive pour atteindre un taux de cotisation de 7,15% en 2017.
Le gouvernement a prévu d’augmenter les cotisations vieillesse, patronales et salariales de 0,6 point d’ici 2017, avec un premier palier de 0,15% en 2014, puis de 0,05% les années suivantes. Les salariés ont d’ailleurs pu voir le montant de leur salaire net baisser légèrement début 2014.

Année
Hausse des cotisations patronales
Hausse des cotisations salariales
Hausse totale des cotisations
2014
0,15%
0,15%
0,30%
2015
0,05%
0,05%
0,10%
2016
0,05%
0,05%
0,10%
2017
0,05%
0,05%
0,10%
Total
0,30%
0,30%
0,60%

Au final, en 2017, l’accroissement des cotisations sera de 0,3% pour les salariés et de 0,3% pour les employeurs.

Création d’un compte personnel de prévention de la pénibilité
A partir du 1er janvier 2015, ce compte ouvrira droit à attribution de points que le salarié pourra convertir en une formation pour un métier moins pénible ou pour financer un temps partiel mieux rémunéré ou encore pour obtenir un bonus de trimestres et partir plus tôt à la retraite.
Autant le dire tout de suite, il s’agit d’une mesure politique élaborée par des personnes très éloignée de la vie des entreprises. Comment mesurer la pénibilité ? Doit-on prendre en compte les critères physiques de la personne ? Après tout, que l’on soit grand ou petit pour un emploi donné peut entraîner une pénibilité plus ou moins grande elle aussi. Une meilleure revalorisation des salaires pour les emplois dits pénibles aurait été beaucoup plus simple et efficace : elle aurait permis à ces personnes de vivre mieux en dehors de leur travail grâce à une meilleure rémunération. Le salaire plus élevé aurait permis également de cotiser de manière plus efficace pour la retraite et donc de partir plus vite pour ces personnes…

Il est réservé aux salariés des employeurs de droit privé et au personnel des personnes publiques employé dans des conditions de droit privé.

Il est financé par 2 cotisations patronales supplémentaires. Et dire que l’on nous a promis un choc de simplification et une baisse des charges… Voici donc 2 nouvelles lignes de cotisations qui vont apparaître sur les bulletins de salaire déjà bien remplis…

Amélioration de la prise en compte des interruptions de carrière
(décret d’application à paraître)
Heureusement cette réforme a au moins un point positif : l'amélioration de la prise en compte des interruptions de carrière. On a ainsi une prise en compte complète des trimestres d’apprentissage pour les apprentis.
De même on a une prise en compte de 4 trimestres au titre du chômage, 2 trimestres au titre de l’invalidité et de tous les trimestres de congé maternité pour le bénéfice de la retraite anticipée pour carrière longue.
Pour les temps partiels, les apprentis, les titulaires de contrats en alternance ou de professionnalisation, il est possible d’acquérir 1 trimestre avec 150 heures SMIC de cotisations contre 200 heures précédemment.
Enfin il est possible de racheter des trimestres d’études à tarif préférentiel.

Bon à savoir
La réforme prévoit également d’instaurer un « comité de suivi des retraites » composé de 5 personnalités. Il remettra, chaque année, un rapport analysant la situation comparée des hommes et des femmes en matière de retraite et indiquera s’il estime que notre système de retraite s’éloigne de façon significative de ses objectifs d’équité, de pérennité financière, de niveau de vie des retraités… Il s’agit là encore ni plus ni moins qu’un énième comité Théodule qui rendra un rapport annuel qui ne sera lu par personne, dont les frais de fonctionnement  n’iront qu’en s’amplifiant chaque année (nos politiques ont tendance à confondre d’ailleurs « s’amplifier » et « simplifier »…)

Tous les ans, il est prévu également que le gouvernement organise un débat sur les orientations de la politique des retraites dans la fonction publique avec les syndicats de fonctionnaires. Il s’agira d’un nouveau goulot d’étranglement à décision : au lieu de libérer le pouvoir de décision on l’enferme dans des comités constitués de parties opposées qui préfèrent le statut quo à une décision qui pourrait aller à l’encontre de leurs intérêts. Au diable cet immobilisme ! 




Ce que les 3 dernières réformes ont changé
1993
Réforme
Balladur
La durée de cotisation pour une retraite à taux plein passe de 37,5 à 40 ans.

Les pensions sont calculées sur les 25 meilleures années et non plus sur les 10. Elles sont indexées sur l’indice des prix à la consommation et non plus sur les salaires.
2003
Réforme
Fillon
La durée de cotisation pour une retraite à taux plein passe progressivement à 41 ans et celle des salariés du public est progressivement alignée sur celle des salariés du privé.

Une décote est créée pour un départ à la retraite sans avoir atteint la durée de cotisation légale et une surcote pour ceux qui décident de travailler au-delà de l’âge requis.

Sont créés le PERP (Plan d’Epargne Retraite Populaire) qui permet aux Français de préparer leur retraite à titre individuel avec des économies d’impôts à la clé et le PERCO (Plan d’Epargne pour la Retraite Collectif).
2010
Réforme
Woerth
L’âge légal de la retraite est repoussé à 62 ans pour les générations nées après 1955.

L’âge pour bénéficier d’une retraite à taux plein, sans avoir cotisé tous les trimestres requis, est repoussé à 67 ans.

Révision du dispositif « carrières longues » pour permettre aux personnes ayant commencé à travailler à 18 ans de partir plus tôt à la retraite.

Dispositions plus avantageuses pour les jeunes en chômage non indemnisé, les femmes ayant perçu des indemnités maternité et les personnes en incapacité de travail supérieur à 20% du fait d’une situation d’usure professionnelle.