vendredi 3 avril 2015

La fin des prêts à taux fixe ?

Les emprunts immobiliers à taux fixe sont dans le collimateur du Comité de Bâle (organisme international responsable du contrôle bancaire) qui souhaiterait purement et simplement les voir disparaître au profit des emprunts à taux variable, et ce dès les premiers mois de 2015. 

A travers cette mesure, l'organisme international responsable du contrôle bancaire viserait à protéger les établissements de crédit. 
Le site internet Meilleurtaux.com spécialiste du courtage en crédit immobilier explique qu' "En prévision d'une hausse des taux d'intérêt qu'il juge inéluctable, le Comité voudrait la répercuter sur les emprunteurs au lieu qu'elle soit absorbée par les établissements prêteurs".

Alors que le prêt à taux fixe est une pratique peu courante dans le monde, il représente 90% des emprunts contractés en France. Sa disparition aurait donc des conséquences néfastes pour le marché immobilier. Certains professionnels du secteur allant même jusqu'à prédire un blocage durable des transactions puisque selon eux les Français n'ont pas la culture d'emprunter à taux variable et qu'ils considèrent la pratique dangereuse et responsable de la crise des subprimes.

La fin des taux fixes est-elle pour autant un mal pour les emprunteurs ?

La question semble de prime abord politiquement incorrecte. Cependant il convient de dépasser parfois les préjugés et regarder tous les aspects du problème.
Certes le prêt à taux variable présente le risque de voir les échéances augmenter en cas de remonté des taux. Cependant ce phénomène peut être compensé par 2 éléments :
- le taux initial du prêt à taux variable versus taux fixe :
Qui dit taux variable dit taux initial moins important qu'un taux fixe. Attention toutefois, car en cette période de taux bas certains établissements en profitent pour réduire très fortement l'écart entre les taux fixes et variables.

- le cap +1 ou+2 :
Le cap +1 ou +2 permet à l'emprunteur de fixer une limite à la hausse du taux de son prêt.
Par exemple :
Si votre banque vous a proposé un prêt immobilier à taux variable Euribor 12 mois +1,68 % de marge le 23/01/2015 vous avez donc un taux initial de 1,95%, l'Euribor 12 mois étant à cette date de 0,27%.
Avec un cap +1, votre prêt pourrait remonter au maximum au taux de 2,95%, avec un cap +2, votre prêt pourrait remonter au maximum au taux de 3,95%.
Le cap vous permet donc de fixer une limite à la remontée éventuelle des taux. 

Imaginons un client négociant un prêt immobilier de 100 000 € sur 10 ans:
Sa banque lui propose deux solutions :
- un prêt à taux variable à 1,5% capé 1 
- un prêt à taux fixe à 2,5%
Dans ce cas le client a tout intérêt à opter pour le prêt variable car quoi qu'il arrive le prêt à taux variable sera toujours inférieur ou égal au prêt à taux fixe... 
Il convient vous l'aurez compris de faire plusieurs simulations pour voir dans quel cas de figure choisir le taux variable à la place du taux fixe.