Nick LEESON |
Promu alors qu’il n’avait que 24 ans responsable en chef du marché des produits financiers dérivés pour la banque Barings à la Bourse de Singapour (Singapore International Monetary Exchange – SIMEX), Nick Leeson eut de 1992 à 1995 la responsabilité d’assurer les transactions des clients de la banque Barings (ce que l’on nomme le « Front Office »), ainsi que celle de garantir le contrôle des opérations (ce que l’on nomme le « Back Office »), fonctions qui sont traditionnellement séparées chez les opérateurs de marché pour des raisons de sécurité. En effet, contrôler les mêmes opérations que celles que l’on a initié n’apporte aucune garantie pour les tiers. Il est à noter que la Barings était à l’époque la plus ancienne banque d’investissement du Royaume-Uni et que cette dernière jouissait d’une grande réputation puisqu’elle était même la Banque de la Reine d’Angleterre.
Nick Leeson explique dans l’autobiographie qu’il a rédigé sur cette affaire (devenu depuis un best-seller intitulée « Rogue Trader » (« Trader voyou ») qui fut ensuite adaptée au cinéma), que c’est tout d’abord pour compenser les pertes de l’un de ses collaborateurs qu’il spécula secrètement avec les fonds des clients de la banque Barings, tout en passant cette perte sur un compte également tenu secret, qu’il nomma le compte « 88888 » (qui était en fait référencé comme un compte d’erreur).
Cette toute première fraude « de compensation » qui fut au crédit du résultat de la banque ayant réussi, Leeson tenta de couvrir d’autres pertes par le même type de procédé, pariant en particulier sur la hausse des marchés asiatiques (et notamment sur l’indice Nikkei) via des prises de positions acheteuses sur des produits dérivés à fort effet de levier. Puis celui-ci tentera d’améliorer le résultat de son activité en utilisant les mêmes méthodes. S’en suivi la mise en place d’un véritable système parallèle utilisant manipulations boursières et comptables dans lequel Nick Leeson devait jongler avec les éventuelles pertes qu’il réalisait.
Dans le courant de l’année 1994 et début 1995 le système s’emballa. Le tremblement de terre de Kobé marque la fin du système de Nick Leeson. Les marchés asiatiques ne cessèrent à partir de cette époque de baisser et Nick Leeson dut emprunter de plus en plus de liquidités pour couvrir ses positions (le marché n’allant jamais dans son sens), jusqu’à creuser une perte cumulée de 827 millions de livres sterling, soit deux fois le capital de la banque à la date du 23 février 1995.
Dès que la fraude fut constatée, La Barings fut déclarée en faillite et fut rachetée pour 1 livre sterling symbolique par ING qui s’engagea à couvrir et épurer ses pertes.
Face à cette situation dramatique, Nick Leeson pris la fuite avec son épouse et tenta de rejoindre l’Angleterre, mais fut arrêté en Allemagne au cours des quelques jours qui suivirent. Extradé vers Singapour, il fut condamné à six ans et demi de prison et à 70 000 livres sterling d'amendes. Celui-ci divorce en prison et découvre qu’il est atteint d’un cancer du colon. Il ne demeura incarcéré que 4 ans (jusqu’en 1999).
Parvenant à vaincre son cancer, Nick Leeson s’est réinstallé en Europe, où il est devenu directeur commercial puis président d’un club de football en République d’Irlande (Galway United).
L’histoire se souviendra de lui comme étant le Trader qui mis à genoux la « plus vieille dame d’Angleterre ».
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